Pas concernés par l’économie circulaire ? Pas si sûr !

Les autorités fédérales et régionales sont déterminées à essaimer l’économie circulaire, modèle économique aux multiples bénéfices et opportunités. La Flandre, avec Vlaanderen Circulair, et Bruxelles, avec #BeCircular, ont mis en œuvre, depuis plusieurs années déjà, une véritable stratégie en la matière, avec des ambitions et des résultats concrets. La Wallonie est un peu à la traine mais est déterminée à rejoindre ses voisines le plus vite possible, avec son vaste programme Circular Wallonia lancé en 2021.

UN CONCEPT RELATIVEMENT FLOU ?

Avant de démarrer leurs politiques, les pilotes de Circular Wallonia souhaitaient disposer d’indicateurs chiffrés et ont réalisé un vaste baromètre auprès de 2.500 entreprises wallonnes de toutes tailles, de tous secteurs. Les résultats de cet état des lieux ont été publiés en juin 2022. Parmi les principales conclusions : les entreprises interrogées connaissent très peu le concept d’économie circulaire. Et même quand elles pratiquent ou pensent pratiquer l’économie circulaire, cela se limite souvent à quelques bonnes pratiques environnementales : tri et recyclage de déchets, réduction des consommations d’énergie, achat de ressources responsables…

MULTI-FACETTES

Or l’économie circulaire est bien plus vaste que ça ! « Le tri des déchets et le recyclage sont une première étape dans la transition vers l’économie circulaire », commente Valentin Vassart, chargé de mission pour le déploiement de la stratégie Circular Wallonia. « C’est l’étape la plus accessible. Mais il existe d’autres thématiques comme l’économie de la fonctionnalité, la symbiose industrielle, ou encore l’éco-design. »

Pour résumer : « L’économie circulaire est un système d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise une utilisation des ressources plus efficace, un impact sur l’environnement moins important, tout en développant le bien-être des individus », peut-on lire sur le site d’Hub.Brussels.

TOUTES LES ENTREPRISES SONT CONCERNÉES !

Beaucoup d’entrepreneurs pensent que ce concept « n’est pas pour eux. » Pourtant, comme l’affirme Valentin Vassart, « une force de l’économie circulaire est qu’elle s’adapte à toutes les strates de la société, du citoyen aux pouvoirs publics, en passant par les entreprises de tous les secteurs ! »

QUELQUES EXEMPLES INSPIRANTS DANS L’HORECA 

• Certains restaurateurs décident de réduire les proportions pour éviter trop de gaspillage alimentaire
• Certains producteurs travaillent avec du packaging lavable (Par exemple la société de Schaerbeek, Bwat, qui à lancé les premières boîtes à pizzas réutilisables).
• Certains redonnent une seconde vie aux invendus, soit en les donnant à une association caritative, soit en les remettant sur le marché à prix plus réduit (nous vous avons déjà parlé du partenariat d’Edenred avec Phenix, le leader de l’anti-gaspi en Europe).
• Certains producteurs ou certaines coopératives reprennent les invendus d’autres structures pour les transformer. (FruitCollect rachète les surplus agricoles pour les transformer en produits de longue consommation).
• Certains restaurateurs utilisent des produits issus de l’économie circulaire pour sensibiliser leurs clients à un changement de comportement. (En proposant par exemple les cuillères comestibles de la société Ecopoon, qui a intégré dans ses recettes de la farine de blé local et des drêches issues du brassage de céréales lors de la fabrication de la bière).

PAS DE CONCURRENCE MAIS DES INTERDÉPENDANCES

Comme on peut s’en douter en parcourant ces exemples, l’économie circulaire ne se pratique pas seul dans son coin. Il faut impérativement sortir le nez du guidon et regarder autour de soi. « Je dis souvent qu’il n’y a pas de concurrence en économie circulaire », souligne Valentin Vassart. « Dans le sens où il n’y a que des interdépendances. On pourrait aussi imaginer, par exemple, une mutualisation d’équipements. Par exemple une cuisine utilisée par deux restaurateurs ou deux entreprises de livraison. » Tout cela permet de créer des interactions et de renforcer l’écosystème. 

DES BÉNÉFICES POUR LA PLANÈTE ET POUR LES ENTREPRISES !

La difficulté de l’économie circulaire est de pouvoir estimer le rapport coûts/bénéfices. Pourtant, ceux qui baignent dedans en sont convaincus : ce modèle est une opportunité, tant pour notre planète que pour les entreprises !

« Dans le contexte que l’on connaît, l’économie circulaire présente une série de leviers intéressants sur lesquels on peut agir, notamment pour pouvoir réduire ses coûts d’exploitation, sa dépendance énergétique et la quantité de ressources nécessaires à l’entreprise pour pouvoir produire ses biens et services. Et in fine augmenter la performance de l’entreprise, sa rentabilité, et ainsi développer un réel avantage compétitif sur le marché. Sans compter tous les autres avantages comme améliorer l’image de l’entreprise, améliorer la satisfaction de ses employés, répondre à la demande de plus en plus forte des consommateurs d’avoir des produits et services respectueux de l’environnement… », commente Valentin Vassart.